mercredi 28 novembre 2012

Discours pour le Prix Premio Minerva à Rome


Gracia  Mille.

Cette distinction dont vous me faites l’honneur m’est particulièrement chère et agréable.
En effet  les objectifs, choix et critères fixés pour votre prix correspondent bien  à nos combats d’aujourd’hui  et de demain.
Ayant cru un moment  qu’ayant fait déboulonner le despotisme et la dictature, nous allions rapidement accomplir notre transition vers la démocratie et commencer à accomplir les objectifs  de nos martyrs et blessés en matière des libertés, égalité, équité et développement. Mais nous avons vite fait de déchanter  et de nous rendre compte  que « notre printemps » tournait  au cauchemar. Nos jeunes se sont vite rendus compte qu’ils sont exclus des cercles de décision et que les réponses à leurs doléances ne font qu’être reportées.
Nos femmes qui cherchaient l’égalité  réelle  et telle qu’entendue dans les chartes internationales se sont vues attaquées dans l’essence même  de leur humanité. D’égales elles sont devenues  complémentaires et on tenté même de leur imposer le « niqab », l’excision, le mariage à l’âge de neuf ans  et je ne sais pas quoi d’autres comme horreurs.
Notre constitution tarde à être rédigée et les gens qui ont pris le pouvoir semblent tenir absolument à ce qu’elle soit dépouillée de son âme, l’âme de la révolution de notre jeunesse et de tout notre peuple. L’obscurantisme  nous guette. Nos positionnements africains, méditerranéens  et d’ouverture semblent menacés par une dépendance hors nature à l’égard de forces qui n’ont rien à voir avec nos réalités… Nos libertés chèrement acquises sont grignotées…y compris notre liberté d’expression  qui chavire : des journaux et autres medias  sont harcelés… des jeunes  sont pourchassés pour la simple raison  qu’ils ont dessiné  ou tagué pour dire leur différence…notre système d’enseignement public est attaqué  et un système d’enseignement  ‘à la talibans » est toléré… notre environnement et la durabilité  de nos ressources sont malmenés par une exploitation  irréfléchie et le laisser-aller des collectivités publiques imposées qui ne font plus rien  pour contrecarrer les constructions anarchiques et les agressions aux domaines publiques.
Même notre soutien aux peuples se battant pour leurs droits comme le peuple palestinien  devient folklore et…tourisme.

Alors que vous honoriez à travers moi, les jeunes, les femmes, les modernistes de Tunisie, de la Méditerranée, du monde arabe, cela ne peut que m’enchanter et me rendre heureuse.

Et en retour je vous jure que je m’engage, que nous nous engageons  à continuer notre combat, Nos combats, et que nous finirons  bien par les gagner. Tous
Pessimisme de l’intellect, optimisme de la volonté Le grand Gramsci n’a t il pas proclamé !

Pour finir je vous dirais que ce bras de mer qui relie nos deux pays  et qui en les sépare point est facilement franchissable. Rome est à près de deux heures de Tunis et vous voyez comment nos jeunes s’aventurent  sur des rafiots de fortune  pour venir travailler ici…
Alors venez chez nous, profitez de notre soleil et de notre hospitalité, découvrez nos sites historiques  merveilleux et en plus  vivez en direct les transformations  que nous vivons et admirez  bien nos jeunes et nos femmes  qui poursuivent leurs luttes.

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